Mise en contexte du sujet (Julien)
Les technologies et les méthodes de travail évoluent de manière exponentielle et influencent toutes les sphères de notre société. Les services publics s’offrent maintenant de plus en plus de manière virtuelle, sans parler de toutes les nouvelles infrastructures sociales nécessitant un écran. Pour suivre la tendance, certaines écoles ont même commencé à utiliser des tablettes intelligentes en classe pour faciliter l’apprentissage et stimuler les enfants. 1) Ceux-ci ont d’ailleurs de plus en plus accès à des appareils ou des divertissements munis d’écrans dans leur environnement personnel. Avec tout cela en tête, il est légitime d’être questionné sur le lien entre la jeunesse québécoise et l’utilisation des écrans dans un contexte d’éducation de l’enfant (familiale et scolaire). Plusieurs éléments sont en jeu ; le contexte d’utilisation de l’écran, la fréquence, la durée, les avantages et les inconvénients des écrans chez les enfants, les recommandations et les types d’écrans utilisés.
Les écrans et l’éducation des enfants au Québec constituent une réalité indéniable où une grande partie de l’éducation d’un enfant est influencée par les écrans et incorporées via celles-ci.
Mise en contexte sur l'utilisation des écrans - Les types d'utilisation et le développement cognitif (Olivier)
Le contexte d'utilisation des écrans est autrement dit la manière dont ils sont utilisés, à des fins d'ordre éducatives, de travail, de divertissement ou encore de loisir. Il englobe également les autres paramètres que sont la fréquence et la durée, le lieu et le moment d'utilisation.
Aujourd'hui, nous assistons aux effets et aux conséquences d'une révolution du numérique. La preuve: les manières d'enseigner, de recevoir et de traiter de l'information, de magasiner et de se divertir, entre autres, font appel au numérique. C'est un outil à double tranchant, puisque la vitesse de réception et de création d'information et de contenu est quasi instantanée, mais elle requiert l'utilisation d'appareils numériques. Même nos montres ou nos voitures sont dites intelligentes. En ce sens, les écrans, peu importe leur type ou leur format, ont une influence de nature psychologique sur le développement cognitif des jeunes, à court comme à long terme et ce, de manière directe dans une société qui en standardise l'emploi. Avant d'en déterminer les conséquences sur les enfants, il s'avère nécessaire de diviser en quelques sous-catégories le contexte d'utilisation des écrans, tel que ci-dessous.
Types d'utilisation
D'après un rapport révélateur de l'Institut national de santé publique du Québec sur l'année 2019, 96% des individus âgés de 6 à 17 ans ont en leur possession un appareil électronique, qu'il s'agisse d'une console de jeux vidéo (58%), un téléphone intelligent (60%) ou encore une tablette électronique (66%) 2). Il s'agit d'une exposition de manière récréative, autrement dit de loisir, par un usage passif (télévision, contenu sur demande), interactif (jeux vidéo, médias sociaux) ou encore transactionnel (magasinage).
Fréquence et durée
La fréquence correspond à la répétition d'une pratique impliquant les écrans, qui découle d'un facteur de durée. Il est nécessaire de prendre en compte la tendance suivante. À mesure que l'âge augmente, le temps d'écran tend lui aussi à augmenter. Toujours selon des résultats compilés par l'Institut national de santé publique du Québec, une importante majorité des jeunes dépassent les limites quotidiennes recommandées concernant le temps d'écran, qui est de moins de 2 heures récréatives par jour. C'est donc 46,2% des jeunes qui en font usage pendant plus de quatre heures les jours de fin de semaine 3).
Ce tableau compile des données qui ne tiennent pas compte des heures passées dans un contexte scolaire. Les résultats seraient encore plus élevés.
Moment d'utilisation
Le soir, il faut en limiter l'utilisation, surtout avant d'aller dormir. Comme le rapporte l'Association canadienne des optométristes, la lumière bleue émise par les dispositifs ralentit la production de mélatonine, l'hormone sécrétée par le cerveau qui permet au corps de s'endormir peu à peu 5) . Autrement dit, cela retarde le sommeil et nuit à la qualité du repos. Les jeunes y sont particulièrement sensibles en raison de leur cristallin, lentille qui projette les rayons lumineux sur la rétine, et de sa capacité réduite à filtrer la lumière bleue. Fait assez particulier survenu en 2022, un jeune homme du Saguenay de 16 ans s'est endormi alors que son téléphone cellulaire était situé à quelques centimètres de son visage. Le résultat: son appareil a pris feu, endommageant le matelas et un meuble de chevet 6).
Historique des appareils et des médias
La télévision apparaît en 1952 dans les foyers québécois. Elle constitue un premier pas vers une révolution numérique à mesure que s'installe la Révolution tranquille dans les années 60, qui marquera des changements sociaux et politiques. L'apparition des premières consoles de jeux vidéo et des bornes d'arcade dans les années 70 constitue bientôt un contact primitif et nouveau avec une nouvelle forme de divertissement associé à la délinquance: les jeux vidéo étaient déjà perçus comme une menace7)!
Types d’écrans (Princesse-Sylvia)
Les types d’écrans décrivent la totalité des écrans qui sont à notre portée et qui impactent nos vies. Il existe de nombreux écrans multimédias, dont ceux qui nous touchent tous dans l’ensemble et ceux auxquels les enfants sont habitués.
Types d’écrans en général
Depuis l’arrivée du numérique, nos sociétés ont connu différentes innovations qui ont permis de créer de multiples technologies, qui ont facilité la création de tous nos appareils multimédias.
Le premier écran qui nous concerne est la télévision, elle crée une atmosphère d’isolement (seul devant son écran), de détente, propice à la consommation poussée de nourriture8) .
L’écran de cinéma est également pris en compte dans les types d’écrans. Nettement moins isolé que la télévision, celui-ci crée aussi un monde entre l’individu et le film qu’il regarde, à la différence que l'individu est obligatoirement entouré et ne peut être totalement à l’aise puisqu'il n’est pas dans son environnement personnel9).
Ensuite viennent les écrans de types interactifs comme l’ordinateur, le téléphone mobile ou encore les tablettes tactiles. Avec l’ordinateur, l’interaction se crée entre l’écran et l’utilisateur. Le téléphone mobile a lui aussi cet aspect interactif, mais il est également utilitaire : il nous permet de consulter l’heure et la météo, de nous informer et même de nous réveiller, etc10) .
Les écrans bidimensionnels, eux, n’appartiennent pas à notre vie quotidienne. Ils sont majoritairement présents dans les parcs d’attractions et cherchent à imiter la réalité. Sans oublier les consoles portatives, destinées à un public de niche, puisque l'on doit apprécier les jeux vidéo pour pouvoir les utiliser, qui sont toutefois facilement accessibles11) .
Types d’écrans utilisés par les enfants
Il a été évalué que les enfants québécois passent du temps à utiliser l’ordinateur, la télévision, les jeux vidéo, les smartphones ou encore tablettes intelligentes 12).
On remarque qu’en fonction de l’âge de l’enfant un type d’appareil est plus touché.
Par exemple, si l’enfant a moins de 2 ans, il sera moins enclin à passer du temps devant la télévision, ou du moins le temps d’écran sera minime13). Plus l’enfant prend en âge, plus la télévision est inscrite dans leur consommation d’écrans. On remarque qu’à un jeune âge, les enfants auront plus l’habitude d’utiliser des consoles de jeux portatifs ainsi que des appareils portatifs tel que les tablettes connectées (visionnement de vidéos, jeux mobiles, etc.) 14) .
Entre 5 et 6 ans, les enfants passeraient plus de temps devant un téléviseur et en possèderaient même un dans leur chambre parfois. C’est également à partir de 8 ans que les enfants commencent à utiliser un appareil mobile, puisqu’ils réunissent une bonne part des capacités qui permettent leurs utilisations 15) .
De ce fait, on sépare deux types d’écrans : ceux qui rendent l’enfant passif (Télévision, cinéma).
Les écrans interactifs : tablettes tactiles, smartphones, consoles portatives, ordinateurs) qui permettent à l’enfant d’être plus active et d’avoir un peu plus de contrôle sur le contenu que lui offrent les écrans.
Les effets de l'utilisation des écrans (Olivier)
Les écrans, peu importe leur forme et leur utilisation, sont le vecteur de plusieurs impacts qui peuvent être classés en plusieurs groupes16).
Impacts sur le développement cognitif
Impacts sur le développement physique
Développement social et émotionnel
Ces impacts d'ordre négatif sont caractérisés par l'environnement dans lequel un individu évolue, que l'on peut diviser en deux catégories. D'abord le milieu de vie (famille, école, travail, lieu public, réseaux sociaux), puis l'accessibilité à cette technologie. Cette même accessibilité est d'ordre légale (règlements, politique), symbolique (normes sociales, mise en marché, publicité), économique (prix) ou physique (temporelle, géographique) 17).
Réguler la technologie numérique
Plusieurs solutions et alternatives sont proposées afin de réguler l'utilisation de la technologie utilisant la lumière bleue 18).
Recommandations de L'INSPQ (Tanya)
À ce jour, peu de risques ont été identifiés quant à l’utilisation d’écrans en milieu scolaire. Au travers de la littérature scientifique qui traite de ce sujet, trois sous-catégories existent pour identifier les types de risques par rapport aux écrans : le temps d’utilisation et de pause des écrans, les caractéristiques des usages et les conditions ergonomiques. Dans le but d’encadrer l’utilisation de l’écran en milieu scolaire, l’Institut National de Santé Publique du Québec a créé un récapitulatif des connaissances accumulées quant à ce sujet. Au travers de la pédagogie, l’école se trouve à devenir un terrain de formation pour une hygiène des pratiques numériques ainsi que pour une utilisation consciente et mesurée des écrans.
L’INSPQ, dans son récapitulatif des connaissances de 2023, dresse une liste des variables importantes à considérer dans l’examen d’une utilisation écranique scolaire (cette liste 19) est tirée de leur document synthèse):
Exemple de ressources, applications, émissions, sites web et activités éducative nécessitant un écran (Julien)
Comme dit plus tôt, il y a énormément de contexte et de ressource qu’un enseignant, un parent ou un enfant peut utiliser pour stimuler son éducation.
Il existe des émissions de télévision pour enfants qui inculpent de bonnes valeurs ou des connaissances aux enfants, de manière subtile et directe. Dans une telle mesure, nous pourrions mentionner Dora, qui introduit son spectateur aux langues étrangères en valorisant l’amitié et l’entraide, ou encore un émission quizz pour enfants comme C’est pas Sorcier (écoutée au Québec malgré son origine française).
De même, de plus en plus d’activités numériques, ludiques ou interactives, se développent. Pensons à des jeux de logique comme Color Flow stimulant la compréhension et l’assimilation de modèles complexes. Également, certaines applications transforment des leçons en jeu, comme Duolingo, qui enseigne des langues étrangères de manière très stimulante.
Plusieurs plateformes de jeux-questionnaires ont été développées, comme Kahoot ou Quizlet, qui combinent apprentissage et plaisir chez l’enfant, le stimulant à apprendre de plus en plus en associant cet apprentissage à quelque chose d’amusant et ludique.
Voici une sélection de plusieurs ressources éducatives, valorisant des valeurs à saveur éducative qui stimulent la connaissance, recommandées par des experts.
Sites web
Émissions télévisées
Applications et jeux
Liens externes (Olivier)
Ressources relatives à l'optométrie: https://www.aoqnet.qc.ca/ • https://opto.ca/fr
Notes et références