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1005-h2019:livrenum [2019/03/11 13:14] – [Définition/Cadrage de la notion] mavac132 | 1005-h2019:livrenum [2019/03/11 13:43] (Version actuelle) – [Mise en perspective] mavac132 |
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===== Mise en perspective (historique, disciplinaire, théorique) ===== | ===== Mise en perspective ===== |
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| === Disciplinaire et théorique === |
Un livre, pour pouvoir porter l’appellation de « numérique », doit obligatoirement être diffusé en format numérique, soit sous forme de fichier électronique. Les formats les plus courants sont le PDF (Portable Document Format) et le ePub (Electronic Publication). Le format PDF permet à la fois de lire et d’imprimer un livre, mais il n’autorise toutefois pas d’en changer la mise en page, celle-ci étant préalablement fixée par l’auteur. Bien que plusieurs applications permettent la lecture de documents PDF, il peut cependant être nécessaire d’installer un logiciel (tel que //Adobe Reader//) pour permettre l’ouverture des fichiers. De plus, la lecture d'un document PDF peut s’avérer désagréable sur un téléphone intelligent, le texte ne s’adaptant pas aux petites dimensions de l’écran<sup>2</sup>. Le format ePub, quant à lui, a la capacité de s’adapter à tous les appareils de lecture, le texte se conformant automatiquement à la taille de l’appareil électronique sur lequel il est consulté<sup>3</sup>. Construit à partir des mêmes langages qui sont utilisés pour créer des sites web (soit des fichiers HTML), le format ePub a comme caractéristique de pouvoir contenir des éléments provenant à la fois du Web (images, sons, vidéos, hyperliens…) et du livre papier (page de couverture, table des matières, chapitres<sup>4</sup>…). Sur le plan visuel, les formats PDF et ePub s’apparentent fortement à la mise en page traditionnelle des livres papier (lecture linéaire, habituellement texte noir sur fond blanc), le lecteur tournant même les pages (d’un glissement de doigt/de curseur sur l’écran) comme il le ferait avec un livre papier. | Un livre, pour pouvoir porter l’appellation de « numérique », doit obligatoirement être diffusé en format numérique, soit sous forme de fichier électronique. Les formats les plus courants sont le PDF (Portable Document Format) et le ePub (Electronic Publication). Le format PDF permet à la fois de lire et d’imprimer un livre, mais il n’autorise toutefois pas d’en changer la mise en page, celle-ci étant préalablement fixée par l’auteur. Bien que plusieurs applications permettent la lecture de documents PDF, il peut cependant être nécessaire d’installer un logiciel (tel que //Adobe Reader//) pour permettre l’ouverture des fichiers. De plus, la lecture d'un document PDF peut s’avérer désagréable sur un téléphone intelligent, le texte ne s’adaptant pas aux petites dimensions de l’écran<sup>2</sup>. Le format ePub, quant à lui, a la capacité de s’adapter à tous les appareils de lecture, le texte se conformant automatiquement à la taille de l’appareil électronique sur lequel il est consulté<sup>3</sup>. Construit à partir des mêmes langages qui sont utilisés pour créer des sites web (soit des fichiers HTML), le format ePub a comme caractéristique de pouvoir contenir des éléments provenant à la fois du Web (images, sons, vidéos, hyperliens…) et du livre papier (page de couverture, table des matières, chapitres<sup>4</sup>…). Sur le plan visuel, les formats PDF et ePub s’apparentent fortement à la mise en page traditionnelle des livres papier (lecture linéaire, habituellement texte noir sur fond blanc), le lecteur tournant même les pages (d’un glissement de doigt/de curseur sur l’écran) comme il le ferait avec un livre papier. |
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Le livre numérique, en plus de prendre la forme de fichiers PDF ou ePub, peut aussi se présenter sous l’une des plus anciennes pratiques d’édition numérique : la numérisation. Celle-ci « [...] consiste à porter et représenter des documents physiques et/ou leur contenu sous forme numérique<sup>5</sup> », rendant ainsi les livres papier libres de droits plus accessibles (plusieurs classiques littéraires ayant été numérisés sont disponibles gratuitement en ligne, comme c’est le cas pour l'//Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers// de Diderot et d’Alembert, que l’on peut consulter en tout temps sur le site web [[http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/|ENCCRE]]<sup>6</sup>). Tout comme les livres au format PDF, les livres numérisés peuvent à la fois être lus et imprimés. | Le livre numérique, en plus de prendre la forme de fichiers PDF ou ePub, peut aussi se présenter sous l’une des plus anciennes pratiques d’édition numérique : la numérisation. Celle-ci « [...] consiste à porter et représenter des documents physiques et/ou leur contenu sous forme numérique<sup>5</sup> », rendant ainsi les livres papier libres de droits plus accessibles (plusieurs classiques littéraires ayant été numérisés sont disponibles gratuitement en ligne, comme c’est le cas pour l'//Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers// de Diderot et d’Alembert, que l’on peut consulter en tout temps sur le site web [[http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/|ENCCRE]]<sup>6</sup>). Tout comme les livres au format PDF, les livres numérisés peuvent à la fois être lus et imprimés. |
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Finalement, la forme dite « originale » du livre numérique est celle des livres qui sont « nés numériques », qui ont été créés à partir du numérique pour le numérique. Ce type de livre électronique a la particularité de ne pas pouvoir être imprimé (ou du moins, s’il est transposé au format papier, cela se fera aux dépens de ses particularités artistiques et de son sens, car le livre « né numérique » n’est à la base pas configuré pour l’impression — le support (numérique) est essentiel au soutien du contenu qui est à la fois littéraire et numérique). Le livre « purement » numérique se présente souvent sous forme de site web incluant des hyperliens ainsi que des interactions entre le lecteur et l’interface, la lecture prenant ainsi davantage l’aspect d’un jeu vidéo que d’une activité passive. D’une part, l’hypertextualité du livre numérique permet à l’oeuvre d’user de données multimédias par l’entremise d’hypermédias (soit des « [...] hyperliens menant vers des documents de différentes natures : vidéo, image, texte<sup>7</sup> »). « [L]’hypermédia, façonné par les possibles du numérique, devient un mélange interactif d’écrits, d’images, de sons et de graphiques, et participe au renouvèlement de l’esthétisme<sup>8</sup>. » D’autre part, les programmes informatiques qui constituent le fondement des livres électroniques permettent au lecteur/utilisateur d’interagir avec le livre, voire de changer le contenu ou le déroulement de l’oeuvre<sup>9</sup>. Il est donc impossible d’imprimer un livre né numérique sans le dénaturer, car plusieurs informations ne seraient pas visibles sur la version papier, l’hypertextualité et l’interaction que l’on retrouve dans les oeuvres numériques ne s’adaptant pas au format classique du livre. | Finalement, la forme dite « originale » du livre numérique est celle des livres qui sont « nés numériques », qui ont été créés à partir du numérique pour le numérique. Ce type de livre électronique a la particularité de ne pas pouvoir être imprimé (ou du moins, s’il est transposé au format papier, cela se fera aux dépens de ses particularités artistiques et de son sens, car le livre né numérique n’est à la base pas configuré pour l’impression — le support (numérique) est essentiel au soutien du contenu qui est à la fois littéraire et numérique). Le livre « purement » numérique se présente souvent sous forme de site web incluant des hyperliens ainsi que des interactions entre le lecteur et l’interface, la lecture prenant ainsi davantage l’aspect d’un jeu vidéo que d’une activité passive. D’une part, l’hypertextualité du livre numérique permet à l’oeuvre d’user de données multimédias par l’entremise d’hypermédias (des « [...] hyperliens menant vers des documents de différentes natures : vidéo, image, texte<sup>7</sup> »); \\ « [...] l’hypermédia, façonné par les possibles du numérique, devient un mélange interactif d’écrits, d’images, de sons et de graphiques, et participe au renouvèlement de l’esthétisme<sup>8</sup>. » D’autre part, les programmes informatiques qui constituent le fondement des livres électroniques permettent au lecteur/utilisateur d’interagir avec le livre, voire de changer le contenu ou le déroulement de l’oeuvre<sup>9</sup>. Il est donc impossible d’imprimer un livre né numérique sans le dénaturer, car plusieurs informations ne seraient pas visibles sur la version papier, l’hypertextualité et l’interaction que l’on retrouve dans les oeuvres numériques ne s’adaptant pas au format classique du livre. |
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Plusieurs internautes attribuent la création du premier livre numérique à Michael Hart, le fondateur du [[http://www.gutenberg.org | Project Gutenberg]] (1<sup>er</sup> décembre 1971), mais il faut remonter quelques mois plus tôt pour pouvoir réellement parler du tout premier livre numérique : le 4 juillet 1971, le texte intégral de la [[http://www.gutenberg.org/ebooks/1 | « Déclaration d'indépendance des États-Unis »]] est reproduit et mis en ligne. C’est à partir des années 1990 que le //Project Gutenberg// prend son essor, alors que l’utilisation du Web se généralise et se démocratise<sup>10</sup> et que de plus en plus d’individus, d’associations et de bibliothèques travaillent, à partir de bases de données en ligne, à la collectivisation d’oeuvres littéraires et de textes de tous genres. Outre le //Project Gutenberg// (première bibliothèque électronique), on peut notamment penser à [[https://gallica.bnf.fr | Gallica]] en France (où l’on retrouve surtout des textes littéraires, la grande majorité en français), à [[https://www.europeana.eu/portal/fr | Europeana]] en Europe (où l’on retrouve des millions d’oeuvres d’art de tous types), ainsi qu’à la [[http://numerique.banq.qc.ca | BAnQ]] (//Bibliothèque et Archives Nationales du Québec//, qui a pour mission d’archiver et de numériser « [...] l'ensemble du patrimoine documentaire publié ou archivistique produit au Québec depuis le XVII<sup>e</sup> siècle ou d'origine étrangère et relatif au Québec [...]<sup>11</sup> », incluant l’ensemble des oeuvres littéraires qui ont été ou qui seront publiées dans la province de Québec). | === Historique === |
| Plusieurs internautes attribuent la création du premier livre numérique à Michael Hart, le fondateur du [[http://www.gutenberg.org | Project Gutenberg]] : le 4 juillet 1971, Hart reproduit et met en ligne le texte intégral de la [[http://www.gutenberg.org/ebooks/1 | « Déclaration d'indépendance des États-Unis »]], considéré depuis comme le tout premier livre électronique<sup>10</sup>. C’est à partir des années 1990 que le //Project Gutenberg// prend son essor, alors que l’utilisation du Web se généralise et se démocratise<sup>11</sup> et que de plus en plus d’individus, d’associations et de bibliothèques travaillent, à partir de bases de données en ligne, à la collectivisation d’oeuvres littéraires et de textes de tous genres. Outre le //Project Gutenberg// (première bibliothèque électronique), on peut notamment penser à [[https://gallica.bnf.fr | Gallica]] en France (où l’on retrouve surtout des textes littéraires, la grande majorité en français), à [[https://www.europeana.eu/portal/fr | Europeana]] en Europe (où l’on retrouve des millions d’oeuvres d’art de tous types), ainsi qu’à la [[http://numerique.banq.qc.ca | BAnQ]] (//Bibliothèque et Archives Nationales du Québec//, qui a pour mission d’archiver et de numériser « [...] l'ensemble du patrimoine documentaire publié ou archivistique produit au Québec depuis le XVII<sup>e</sup> siècle ou d'origine étrangère et relatif au Québec [...]<sup>12</sup> », incluant l’ensemble des oeuvres littéraires qui ont été ou qui seront publiées dans la province de Québec). |
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Compte tenu de la diminution de la vente de livres papier, le domaine de l’édition doit inévitablement s’adapter aux nouvelles oeuvres numériques ainsi qu’aux nouveaux outils de lecture numériques. Plusieurs maisons d’édition offrent des oeuvres dites « homothétiques » : le même livre est publié à la fois en format papier et en format numérique (PDF ou ePub). Ainsi, c’est au lecteur de choisir le médium qui convient le mieux à ses habitudes de lecture. De plus, certaines éditions papier (principalement des manuels scolaires) mettent à la disposition du lecteur des compléments numériques ou une version « augmentée » (vidéos, entrevues, mises à jour, textes bonus…). Il y a alors création d’une forme hybride, mélangeant les oeuvres homothétiques aux compléments numériques, permettant au livre papier et au livre numérique d’être en relation, sans pour autant être dépendants l’un de l’autre : il s’agit plutôt d’une cohabitation des deux médiums, une rencontre entre la vieille et illustre technologie qu’est l’imprimerie et la toute nouvelle invention qu’est le numérique. | Compte tenu de la diminution de la vente de livres papier, le domaine de l’édition doit inévitablement s’adapter aux nouvelles oeuvres numériques ainsi qu’aux nouveaux outils de lecture numériques. Plusieurs maisons d’édition offrent des oeuvres dites « homothétiques » : le même livre est publié à la fois en format papier et en format numérique (PDF ou ePub). Ainsi, c’est au lecteur de choisir le médium qui convient le mieux à ses habitudes de lecture. De plus, certaines éditions papier (principalement des manuels scolaires) mettent à la disposition du lecteur des compléments numériques ou une version « augmentée » (vidéos, entrevues, mises à jour, textes bonus…). Il y a alors création d’une forme hybride, mélangeant les oeuvres homothétiques aux compléments numériques, permettant au livre papier et au livre numérique d’être en relation, sans pour autant être dépendants l’un de l’autre : il s’agit plutôt d’une cohabitation des deux médiums, une rencontre entre la vieille et illustre technologie qu’est l’imprimerie et la toute nouvelle invention qu’est le numérique. |
{{http://www.lettresnumeriques.be/wp-content/uploads/2018/03/illu-principale-alternative-800x445.jpg?380}} | {{http://www.lettresnumeriques.be/wp-content/uploads/2018/03/illu-principale-alternative-800x445.jpg?380}} |
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Les livres numériques peuvent être consultés à partir de différents outils de lecture, disponibles en multiples formats, selon les besoins et les habitudes de lecture du consommateur. Certains livres électroniques sont accessibles par l’entremise de catalogues ou de bases de données, tandis que d’autres doivent être téléchargés à partir d’un ordinateur ou d’un appareil mobile (téléphone intelligent, tablette, liseuse…)<sup>12</sup>. | Les livres numériques peuvent être consultés à partir de différents outils de lecture, disponibles en multiples formats, selon les besoins et les habitudes de lecture du consommateur. Certains livres électroniques sont accessibles par l’entremise de catalogues ou de bases de données, tandis que d’autres doivent être téléchargés à partir d’un ordinateur ou d’un appareil mobile (téléphone intelligent, tablette, liseuse…)<sup>13</sup>. |
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9. Office québécois de la langue française, « interactivité », dans Le grand dictionnaire terminologique, //Office québécois de la langue française//, [en ligne]. http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=8393831 [Texte consulté le 7 mars 2019]. \\ | 9. Office québécois de la langue française, « interactivité », dans Le grand dictionnaire terminologique, //Office québécois de la langue française//, [en ligne]. http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=8393831 [Texte consulté le 7 mars 2019]. \\ |
10. Marie Lebert, « Une courte histoire de l’ebook », dans Net des études françaises, //etudes-françaises.net//, [en ligne]. http://www.etudes-francaises.net/dossiers/ebookFR.pdf [Texte consulté le 9 mars 2019]. \\ | 10. Marie Lebert, « Une courte histoire de l’ebook », dans Net des études françaises, //etudes-françaises.net//, [en ligne]. http://www.etudes-francaises.net/dossiers/ebookFR.pdf [Texte consulté le 9 mars 2019]. \\ |
11. BAnQ, « Collection numérique », dans Bibliothèque et Archives nationales du Québec, //banq.qc.ca//, [en ligne]. http://www.banq.qc.ca/collections/collection_numerique [Texte consulté le 9 mars 2019]. \\ | 11. //Id.// \\ |
12. Office québécois de la langue française, « livre numérique », dans Banque de dépannage linguistique, //Office québécois de la langue française//, [en ligne]. http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=4927 [Texte consulté le 2 mars 2019]. \\ | 12. BAnQ, « Collection numérique », dans Bibliothèque et Archives nationales du Québec, //banq.qc.ca//, [en ligne]. http://www.banq.qc.ca/collections/collection_numerique [Texte consulté le 9 mars 2019]. \\ |
| 13. Office québécois de la langue française, « livre numérique », dans Banque de dépannage linguistique, //Office québécois de la langue française//, [en ligne]. http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=4927 [Texte consulté le 2 mars 2019]. \\ |
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